Se forger un mental d’acier…

Nous n’avons pas entamé l’année 2024 sous les meilleurs auspices, avec une série de déconvenues plus ou moins frustrantes sur le mois de janvier. Il était donc grand temps de faire un peu d’introspection collective, pour se remettre en quête de victoire ! Nous sommes partis pour la 11e journée à Nandy en quête de renouveau et de joueurs à peu près en état de se déplacer…

Notre capitaine en plein échauffement mental, prêt à affronter tous les obstacles qui le séparent de la victoire.

Mais avant de partir à l’aventure il y avait l’épineuse question de la composition d’équipe à résoudre, avec toujours deux blessés à notre actif, et un JB toujours pas redescendu de sa montagne. Nous avions même missionné Cécile pour essayer de le retrouver, en vain.

Cécile en pleine investigation : « Bon les gars, j’ai trouvé le génépi mais pas de JB, du coup va falloir un remplaçant, mais j’ai quelques « décoctions » à base de plantes »

C’est donc avec notre composition de la semaine passée, et Manu qui devient au fur et à mesure un régulier de l’équipe 5 que nous allons sur les terres Nandéennes affronter notre conscience… Mais aussi la fraîcheur, car cette charmante bourgade sénartaise aime à fortifier l’esprit des sportifs par un thermostat réglé au minimum.

Après un petit échauffement au combien nécessaire, la rencontre débuta par le double dame, simple homme 2 et double homme 1. Commençons par le match interminable de la soirée, le DH1, ou Manu et moi-même sommes partis sur une recherche spirituelle pour limiter notre précipitation à vouloir conclure trop vite les échanges. Nous avons donc pris l’itinéraire touristique pour entamer ce match, dans une sorte de poursuite d’échauffement et recherche du bon geste. Un premier set long et poussif qui nous amena à ça perte 23-21.

Manu tu es sûr de ce qu’on fait? J’ai l’impression de mettre endormi sur le terrain.

Pendant ce temps, des coéquipiers bien plus consciencieux que nous sont rentrés de manière bien plus assidue dans leur match, et l’on clôturé avant que l’on passe la moitié de notre 2e set. Cécile et Nohi-na sont parties avec l’envie de ne pas jouer les prolongations, car en plus Cécile arrivait sans gueule de bois de sont séjour montagnard, mais un bon torticolis, issu sois disant d’une mauvaise position de sommeil. Afin de ne pas voir s’éterniser les blagues d’adolescent du genre « hey Cécile sur ta gauche… » les filles n’ont pas fait dans la demi-mesure et ont clôturé leur match 10-21 / 08-21.

Bon Cécile, écoute ma voix et ne tourne pas la tête, tu frappes et tu ne poses pas de question !

Pendant ce temps Lionel était parti sur son simple avec la même ambition de ne pas s’éterniser sur le terrain, car il avait vu un petit mur d’escalade au fond du gymnase pour aller se détendre entre son simple et le double mixte. Le temps de finir de chauffer lors du premier set, notre noble renard argenté clôtura son second set en toute simplicité. 16-21 / 14-21 pour Lionel et 0-2 pour nous en se début de rencontre.

Je ne sais pas ce qu’ils foutent au DH1 mais à ce rythme j’ai le temps de finir mon match et de faire toutes les voies de la salle…

Pendant que d’autres c’étaient entichés à faire des matchs expéditifs, nous avons pris notre rythme de croisière avec Manu arrivant enfin à mettre en place un peu de technique et de discipline à ne pas vouloir frapper comme des bourrins systématiquement, ce qui peut apparaitre plus dur pour certains que pour d’autres. A force de rigueur nous avons clôturé le deuxième set 16-21 et avons entamé le dernier set avec un mental plus solide. On a attendu que notre capitaine finisse sa varappe pour réveiller notre potentiel, lors d’un dernier point interminable digne de figurer dans les classiques du badminton (si si je vous jure).

Rare vidéo de ce dernier point du DH1, ou l’on reconnais très bien les maillots du CSA.

Nous filons en tête après cette première salve de match à 0-3 pour nous. Le début de rencontre est serein, le mental est fort, prêts à conclure la soirée dès les matchs suivants. Le simple dame, simple homme 1 et double homme 2 sont donc lancés dans la foulée, pour permettre à certains de ne pas se refroidir et à Phiphi et Oliv de sortir de leur doudoune, car ils patientent depuis le début pour entrer « dans le game ».

Nohï-na part pour son simple, discipline où elle commence à avoir ses petites habitudes. Le premier set se clôture sans sourciller 15-21, mais des petits gestes inhabituels apparaissent, dégagements poussifs, et envie de terminer très vite les échanges poussant à des fautes directes. Le petit recadrage d’entre deux set n’arrange rien, au contraire, des crispations apparaissent et les points défilent, le second set offert à l’adversaire 21-12. Les petits moments d’introspection n’y changent rien, le mental faiblit et la conscience s’envole dans ce 3e set à sens unique basé sur des renvois centrés mi-court de la part de Nono, défaite 21-11, et premier point pour Nandy.

Suis-je consciente d’offrir la victoire à mon adversaire, ou suis-je déjà dans mon devoir de philo du lendemain matin ?

Côté homme, le mental vacille également dans cette deuxième partie de rencontre. Manu en simple rencontre un adversaire qui lui donne du fil à retordre, avec des échanges intenses qui permettent d’établir une cartographie précise du terrain à l’échelle d’un demi-pied. Forcément la fringale pointe son nez dès la première pause, heureusement nous avons quelques abricots secs pour abreuver la bête, malheureusement vu le gabarit d’albatros de Manu, il consomme autant qu’une Porsche en pleine accélération. La fatigue commence à se faire sentir et les fautes directes font leur apparition. Défaite en deux sets sur le fil 21-18 / 21-19, et un 2e point pour Nandy.

Mais c’est qu’il fait courir le bougre ! A ce rythme j’attaque la buvette avant la fin du deuxième set !

Côté double homme les choses se compliquent également, Philippe et Olivier n’arrivent pas à mettre en place leur jeu, se faisant débordés par des adversaires qui arrivent à les acculer en défense. Le premier set est perdu 21-16, mais le moral est encore là et ils repartent au front raquettes entre les dents. Ils arrivent à déjouer leurs adversaires et finissent au mental le 2e set 20-22 pour notre duo. Le dernier set débute et nos adversaires repartent revigorés, alors que notre paire accuse le coup, le mental infaillible du 2e set se fissure et les points défilent. Défaite sans appel pour notre binôme 21-09 et Nandy revient à égalité 3-3 dans la rencontre.

Technique dite « l’intimidation du Cobra », efficace sur le moment, mais ne dure qu’un temps.

Le dernier match sera donc décisif et la tension est à son comble autour et sur le terrain. Aucun écart ne sera permis et l’on envoi au front Lionel et Cécile qui est diminuée par son torticolis.

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Aucune erreur ne sera permise

Comme prévue, le match est tendu et les binômes se rendent coup pour coup. Malgré la douleur, Cécile est à l’affût et reste incisive sur les échanges ainsi que les déplacements, ne restant pas engluée sur le filet. Le premier set se clôture 21-23 et une pause salvatrice pour garder la motivation des troupes. Cécile nous dit qu’elle douille vraiment au niveau du cou et que ca devient compliqué, ce à quoi l’équipe répond par un coaching compréhensif et incisif « Oh là on t’arrête tout de suite Cécile, ce genre de mentalité est réservé pour les divas en D3. Nous, on doit finir nos matchs et on ne peut pas choisir le jour de la rencontre ! « Tu veux soulager ton torticolis ? Alors retourne sur le terrain, et gagne ce match en 2 sets ! ».

La-io-nel j’ai mal, je n’arrive pas à tourner la tête
Ca tombe bien Cé-ça-i-le, les volants arrivent face à toi

Le deuxième set démarre et la tension monte d’un cran. Nandy ne lâche rien et contre dès qu’ils le peuvent la stratégie de notre binôme « Le mec frappe comme un ours dès qu’on lève le volant? Alors tout sur la femme ! » La tension est telle que l’on en oublie de prendre des photos et que l’on encourage sur chaque point nos combattants. Ce set se termine comme le premier avec un score serré 21-23 et un soulagement pour Cécile, une victoire en 2 sets, et le point de la victoire pour l’équipe 5 !

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Greg et nos compatriotes non présents qui suivent les résultats et l’annonce de la victoire sur le fil de discussion WhatsApp.

Après s’être fait peur face à nos défaillance mentale, nous allons profiter de la buvette pour savourer notre victoire du soir, nous partons pour une pause hivernale pour se vider la tête et revenir avec un mental d’acier pour terminer la saison mi-mars.

La rubrique du Capitaine : Spécial coaching …

Des similitudes mais aussi de vraies divergences de point de vue ...

Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais coaching. Moi, si je devais résumer ma vision du coach aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui sont présents, peut-être à un moment où tout le monde vient jouer le même jour à la même heure, où j’étais seul sur le terrain. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent l’envie de gagner… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n’est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci au badminton, je lui dis merci, je chante le badminton, je danse le badminton… Je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité dans le coaching? » Eh bien je leur réponds très simplement, je leur dis qu’ ‘il suffit d’aller au bout de son match …

[Quand je pense qu’on joue ensemble avec Jean Louis au tournoi de Fontainebleau, j’espère qu’il aura enlevé les skis …]

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